Le vote majoritaire des britanniques pour un retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Il met en exergue, pour ceux qui ne l’avait toujours pas vu, le fossé qui se creuse entre les peuples et cette belle idée d’une Europe de paix et de libertés ; ces valeurs chevillées au corps de ses pères fondateurs.
D’une Union européenne construite pour rapprocher les citoyens, nous voilà face à un divorce consommé entre une Europe technocrate, sans géographie ni histoire dont l’élargissement sans projet ni vision mènent nos concitoyens à douter et les plus eurosceptiques d’entre eux à aller jusqu’à la combattre.
D’un modèle européen porteur d’espérance nous voilà face à un colosse au pied d’argile fragilisé par les défaillances de ses propres institutions le rendant impuissant face aux grands enjeux du 21e siècle : la mondialisation, la crise des migrants, les crises agricole, économique et financière, la crise identitaire de ses peuples…
Le Brexit doit être l’occasion à saisir pour renégocier la politique européenne et réconcilier l’idée d’une Europe forte avec une souveraineté des nations fondée sur le renforcement de la parole démocratique via son Parlement européen.
L’Europe redeviendra forte lorsque la France retrouvera son leaderchip et sa capacité à incarner le débat. Elle sera crédible lorsqu’elle cessera d’inhiber les initiatives par une surenchère législative et normative. Elle sera juste et équitable lorsqu’elle saura protéger efficacement et d’une même voix ses valeurs, ses frontières et ses entreprises et agricuteurs, créateurs d’activités et d’emplois.
C’est au prix de cette refondation profonde, que l’on pourra espérer réconcilier les peuples européens avec cette institution qui se doit d’assumer son rôle d’aiguillon en Europe et dans le monde.
Samia Soultani-Vigneron
Présidente de la fédération Les Républicains de la Mayenne